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- Neivy … Neivy réponds moi je t’en pris !

 

Cette douce voix féminine familière m’évoquait quelque chose, un sentiment de bien être m’envahissait. Je peinais à mouvoir mes yeux vers ce visage flou que je ne reconnaissais pas. Je tentais de me repérer grâce au paysage mais je ne voyais que des formes verdâtres se dessiner. Une odeur désagréable de sang parvenait à mes narines, elle me donnait envie de vomir tellement elle était forte.

Mes yeux se fermaient alors que je serrais les mains de la femme qui me tenait fermement dans ses bras. Mes dernières forces m’abandonnèrent et je sus que ce fut la fin. Mon esprit se remplit de haine et de tristesse mais je n’arrivais plus à comprendre pourquoi.

 

Alors, ce fut le vide.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un immense moment après, aucune idée de si c’était des secondes, des mois ou encore des années mais mon ouïe perçu quelque chose.

 

[…1] – Tu penses que ça va fonctionner comme opération ?

[…2] – Bah … Un cadavre de shinigamie à demi-Hollowifiée, ça devrait le faire non ?

 

Ces deux sons que je devinais être des voix me venaient de loin, tellement loin. Mon esprit était encore prit dans une étendue cotonneuse qui ne m’évoquais rien de ce que je connaissais. C’était ça la mort ? Décevant, vraiment. À peine eu-je le temps de formuler cette pensée que le monde extérieur m’était totalement inaccessible de nouveau. Je peinais à réfléchir … comment ça une shinigamie à demi-Hollowifiée ?

Un peu plus tard, mon ouïe captait ces mêmes voix, encore de loin, elles étaient comme étouffées.

 

 […2] – Et puis, le résultat est plutôt joli non ? Nous avons réussi à ne pas trop abîmer son corps quoiqu’on puisse dire qu’elle est un peu décolorée. Il ria. J’ai cru comprendre qu’elle faisait partie d’une famille noble, c’est un sacré morceau celle-là !

[…1] – Oui tu as raison, ce sera une sympathique Arrencar. Elle nous sera très utile quand nous lui auront injecté ce produit.

 

Attendez, quoi ? Quel résultat ? Comment ça je suis décolorée ? Et quel produit ? Bordel mais qu’est-ce qu’ils ont foutu ces deux espèces d’énergumènes ? Merde il faudrait vraiment que je me bouge !

Non mais oh attendez de voir ce qui vous attends lorsque je me serais sortie de mon état de latence ça va très, très, trèèèèèès mal se passer pour vous deux –si nous supposons qu’ils ne sont que deux bien entendu-.

Bon pour l’instant je suis réduite à l’état de matière légumineuse étant donné que mon seul sens à ma disposition est l’ouïe. Je ne dis pas que l’ouïe c’est inutile au quotidien mais je vous avoue que lorsque l’on pense à un sens nécessaire et indispensable,  bizarrement j’aurais dit le toucher.

La panique menaçait de m’envahir mais j’essayais de me résonner du mieux que je pouvais : après tout, j’entends, c’est déjà bien non ?  

M’enfin bref.

J’attendu donc un long, long, incroyable et terriblement long moment avant de retrouver mes autres sens fort utiles. Mon premier réflexe avant d’ouvrir les yeux fut de remuer légèrement mon corps qui me semblait ralenti par une force, sûrement un liquide gluant. Un liquide gluant ? Bordel mais où est-ce que j’ai atterris moi ?

 

[…1] – Regarde Brock, c’est incroyable, elle bouge !

[…2] – Ahhh je t’avais dis que ça marcherais ! Maintenant, sortons-là de ce bocal pour lui injecter une piqûre afin d’éviter qu’elle ne fasse de quelconques gestes violent avant son éveil total.

 

Incroyable, n’avez-vous jamais vu quelqu’un bouger devant vos yeux ? Moi non plus, mon ironie est aberrante. Attendez voir, ils sont en train de décrire mes mouvements ça veut donc dire que je serais juste devant eux ? Je devrais essayer d’observer discrètement ce qu’il se passe autour de moi puis de vite réagir avant qu’ils n’agissent. Enfin bon, ce n’est pas comme si moi j’allais faire un geste violent … si l’on exclut bien sûr mon passé désastreux. Passé qui là tout de suite ne me revient pas …

Bah ! Résolvons cette question plus tard, pour l’instant nous avons un problème plus important : occupons nous de ces saligauds qui veulent me piquer. Je fis doucement rouler mes yeux sous mes paupières avant de les ouvrir et de regretter ce geste. Non mais ouvrir les yeux dans un liquide c’est pas une des choses les plus agréables sans déconner ?

Bref. Il semblerait que le milieu aqueux autour de moi soit illuminé par une source placée au dessus de moi diffusant une couleur bleuâtre. C’était une sensation vraiment répugnante de se mouvoir dans une matière aussi gluante. Je remarquais deux silhouettes très floues en dehors de l’endroit où je me trouvais : étais-je donc en bocal comme un vulgaire poisson ?

D’ailleurs je respirais grâce à un bidule étrange qui m’enserrait le visage d’une manière plutôt désagréable mais au moins, je respirais.

 [..1] – Hey, mais elle est consciente !

[..2] – Qu-quoi ? Mais comment cela est-il possible ?! Ça n’est jamais arrivé après une telle opération !

[..1] – Pire même, personne n’a encore survécu !

Voilà ce qui explique pourquoi je les entendais de si loin : je suis dans du liquide ! Comme c’est mignon, je suis le petit fœtus de ces deux hommes, quelle chance ai-je d’être l’objet d’étude de la science ! Mon humour ne s’améliore jamais, c’est un présent de vérité général.

 Eh bien eh bien, plutôt longs à la détente ces deux personnages. Revenons à moi : j’avançais mes bras –bras qui en effet étaient totalement blanc ce qui est plutôt étrange pour une couleur de peau- devant moi afin de trouver le bord de ce bocal que j’atteins sans peine. Je m’approchais du mieux que je pouvais de la surface afin d’y être tout près. Bien, les deux hommes ne semblent pas réagir.

Maintenant, les vieux réflexes … le punch !

Un horrible crissement se fit entendre, mon poing traversa la surface vitrée et la seconde d’après, un flot s’échappa par le trou béant que je venais de créer. Le verre –enfin, la matière translucide ressemblant au verre j’en sais rien ce que c’est moi se pourrait être du plexiglas ou autre matériau divers - se retrouva éclaté en milles morceaux par terre, avec moi dessus par la même occasion, je m’étais faite emportée par l’envie du liquide gluant de sortir de ce bocal. Maintenant que je suis sortie et accessoirement étalée par terre, je dois vite m’enfuir !

 Aïe aïe aïe, des bouts de verre ça piquôte quand même hein ! Je baissais les yeux vers ma plaie qui se refermait sous mon regard interloqué à une vitesse hallucinante. Ah ben tiens, c’est nouveau ça encore. Je prenais appui sur mes bras endoloris afin de me relever du mieux que je pouvais, mon corps étant imprégné de liquide visqueux je manquais de glisser et de me fracasser la mâchoire contre le sol. J’essuyais la matière gluante de mon visage et je rejetais mes cheveux dans mon dos pour ne plus qu’ils ne me gênent. Mes yeux se plantèrent dans ceux de l’un des deux hommes qui affichait un visage effaré. Merde, apparemment ma discrétion est toujours aussi légendaire. Ce monsieur avait l’air plutôt intimidé par moi, je commençais à prendre confiance en ma personne.

 

[..1] – C … Cal … Calmez-vous mademoiselle, v-vous venez de subir une opération afin de rester en vie il n’est pas très sage de sortir maintenant de …

 

Je ne l’écoutais déjà plus, ce qu’il racontait n’avait aucune importance. Je commençais à observer avec attention l’environnement autour de moi pour ne manquer aucune miette de cette pièce. Elle était immense, remplie de machines titanesques avec divers écrans, certains allumés d’autres non. De nombreux fils s’emmêlaient sur le sol sale que je peinais à distinguer, la salle étant plongée dans le noir. L’un des deux scientifiques s’avança vers moi. Un rayon lumineux argenté frappa aux pieds de ce dernier. Je sursautais en regardant derrière moi. Personne.

Est-ce que je dois comprendre que ça venait de moi ? Je fronçais les sourcils, voyant l’un des hommes tendre la main vers un bouton.

 

- Eh toi, lâche ça tout de suite !

 

Il sursauta et s’empressa de le frapper, faisant retentir une alarme stridente. Eh merde !

Je courus vers lui en dérapant, m’apercevant que j’étais complètement à poil afin de lui arracher sa foutue blouse qu’il tenait bêtement dans la main. Je me glissais rapidement dedans non sans mal car elle collait à ma peau.

Je repérais une sortie pour m’échapper rapidement de cette salle : Banzaï !!!

La porte se fracassa dans un bruit sourd causé par l’impact de mes pieds qui la traversait. Les deux scientifiques qui sortaient enfin de leur état de latence se mirent à me sommer de m’arrêter et ils commencèrent à courir tant bien que mal malgré leurs bidoches immenses, sans doute remplie d’alcool ou de nourriture. Mon estomac ne manqua pas de grogner bruyamment à l’entente –oui parce que l’estomac possède une conscience, d’accord ?- de ce mot.

Je me mis à courir de toutes mes forces pour leurs échapper dans un couloir totalement blanc en prenant tout les tournant les moins éclairés afin de les semer, et je me mis à réfléchir. J’eus l’impression de courir plusieurs heures avant de pouvoir formuler une idée concrète.

 

Petit Un : Je viens de m’échapper d’un putain de bocal où j’étais enfermée par deux scientifiques

Petit Deux : Je ne me souviens de rien avant mon éveil

Petit Trois : Je n’ai aucune idée d’où je suis

 

« Petit Quatre : Elle est devenu complètement amnésique celle là.

 

Petit cinq, j’entends une voix rauque et lasse. Attendez quoi ?

 

- Enfin Huracán elle vient de se réveiller laisse le temps à sa mémoire de revenir »

 

Une deuxième voix ? Minute non mais d’où sortent-elles ? Je m’arrêtais dans ma course, mes muscles me tiraient douloureusement dû à cet effort long et spontané. Les bouts de verres coincés dans ma peau blanchâtre s’étaient vus encerclés de croûtes rougeâtres. Je pensais avoir semé les deux balourds, mais je ne baissais pas ma garde, regardant avec inquiétude autour de moi.

 

 « Ces voix viennent de ta tête ma pauvre vieille. »

 

Tout à fait normal oui, je subis une schizophrénie aigüe … Bon n’empêche qu’elles n’ont pas tort ces deux voix, je suis amnésique au dernier degré. Je devrais me trouver un endroit où ces deux scientifiques ne pourraient pas me retrouver afin que je puisse réfléchir tranquillement sans que personne ne m’emmerde.

Je tournais pour la énième fois à un croisement de couloir en trottinant plus doucement parce que oui ce bâtiment était un de ces foutoir de l’architecture je vous jure. J’ai déjà eu le temps de me perdre dans ce bâtiment bien sympathique où tout les murs se ressemblent c’est juste génialissime comme concept ! Appelez moi l’architecte de ces lieux, le noir et blanc certes c’est intemporel mais de là à en mettre partout … Je suis sûre que c’est parce que c’est un gros flemmard de première classe qui s’est dit « Ahh mais si je mets de la couleur et que quelqu’un n’aime pas il va falloir changer blabla … »

Oh tiens, une porte enfin ! Gigantesque et immense porte mais tout de même, c’est déjà ça. Je m’avançais d’une démarche assurée vers cette entrée, mes longs cheveux sales traînant derrière moi et ma blouse me collant à la peau. Je posais mes deux mains sur les deux battants de la porte.

 

«  Non me dis pas que … »

 

Ignorant cette voix, je pris une violente impulsion en poussant les deux immenses portes, un cri sauvage accompagnant ma peine. Les battants claquèrent contre les murs intérieurs, provoquant une réaction générale de l’assemblée qui se retourna vers moi. Attendez voir, une assemblée ?

Oups, apparemment je suis tombée dans la pièce où justement je ne devais pas atterrir …

 

« Non mais quelle imbécile … »

 

 

Chapitre Un ~ 

 

" Éveil " 

 

Valou ~ Jeune artiste

 

 

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